La liberté est-elle une illusion ?
La liberté est l’une des valeurs les plus importantes de l’Homme et l’un des buts de son action. Toutefois, sa définition reste problématique tout comme pour la notion de bonheur avec laquelle la liberté entretient des liens étroits. Ainsi l’écrivain Paul Valéry écrit dans Regard sur le monde actuel : « liberté, c’est l’un de ces détestables mots qui ont plus de valeurs que de sens, qui chante plus qu’il ne parle » . On peut alors s’interroger sur le sens de la liberté: que signifie véritablement être libre ?
La liberté a d'abord été conçue comme un statut : c'est la situation de l'Homme qui n'est ni prisonnier, ni esclave et qui possède le statut de citoyen. Les athéniens dans l'Antiquité se définissent comme des hommes libres car ils ne sont pas soumis à la volonté d'un tyran et obéissent aux lois qu'ils ont votées. Cette liberté politique est souvent sous estimée comme le souligne Hannah Arendt, elle reste pourtant fondamentale. Il s'agit d'une liberté "collective", elle se situe dans la souveraineté d'un peuple ou d'un Etat. Pour autant posséder le droit de vote et n'être pas soumis à la volonté d'une autre personne suffit-il pour penser qu'on est pleinement libre ?
Au niveau individuel, la liberté est davantage comprise comme la possibilité de " faire ce que l'on veut" ou en d'autres termes, être libre consisterait dans la possibilité de satisfaire ses désirs. Mais faire ce que l'on désire est rarement totalement possible et lorsque cela est possible est-on certain que le désir lui-même n'est pas soumis à des influences ? On aborde alors la question centrale du libre arbitre : nos choix sont-ils réellement le résultat du pouvoir de la volonté à se déterminer par elle-même ou bien le résultat d'influences multiples qui conditionnent nos décisions?
Sommes-nous réellement libres ou bien cette idée n'est-elle qu'une illusion de l'esprit ?
I / La définition courante de la liberté
II/ L’existence du libre arbitre
III/ Liberté et libération
FICHE DE SYNTHESE
La notion de liberté est vaste, on peut chercher à en exposer les principales significations (non exhaustive) qui ouvrent différentes pistes pour la réflexion.
I/ La liberté de droit : « Ce que l’on a le droit de faire » par rapport aux obligations et interdits.
1- juridiquement : cette liberté définit ce qu'on appelle des personnes, c'est-à-dire des individu considérés par la loi comme ayant une volonté juridique; par opposition aux esclaves qui sont « des choses »; par opposition aux enfants, qui sont des mineurs.
2 - politiquement : elle définit les citoyens, c'est-à-dire les individus en tant qu'ils participent à l'élaboration des lois auxquelles ils obéissent; Etre libre = avoir le droit de vote, d’expression.
II/ La liberté de fait
1 /- La liberté de pouvoir : avoir les moyens de faire ce qu’on veux
C'est la définition la plus proche de la représentation commune de la liberté. - Cette définition établit des degrés, c'est-à-dire du « plus ou du moins » : par exemple plus ou moins d'argent, plus ou moins de santé, plus ou moins de loisirs... (alors qu'on ne peut pas être plus ou moins citoyen, ou plus ou moins majeur). - Cette liberté présente aussi des variétés : il y a autant de libertés qu'il y a de moyens pour vivre libertés physique, psychologique.
Cette liberté de pouvoir répond aux soucis les plus concrets. Elle est aussi ambiguë : quand on est en bonne santé, ou quand on peut marcher, on ne perçoit ces « performances » comme ayant valeur de liberté. De plus, l'aspect quantitatif (plus d'argent, plus de temps ... ) vient souvent masquer le fond du problème (plus d'argent pour quoi faire? plus de temps pour quoi faire?)
2/ - La liberté de vouloir
Le libre arbitre : on se considère comme l'auteur de son action
On agit pour des raisons qui sont propres à chacun, mais ces raisons ne sont pas des causes qui emprisonnent la volonté. Quelle que soit la force des raisons qui poussent à agir dans telle ou telle direction, on se considère comme libre puisqu’on pourrait toujours agir autrement si on le voulait et quand bien même on n'aurais aucune raison de le faire.
La liberté morale : On est capable de vouloir comme le commande la raison
C'est-à-dire qu’on peux décider par soi-même en se libérant des contraintes internes (passions, préjugés ... ) et des influences externes (pressions, influences ... ) . La liberté morale ne consiste pas à obéir à des lois extérieures, mais à poser soi-même des règles de conduite pour viser un but choisi «en son âme et conscience».
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