La vie psychique se réduit-elle à la conscience ?

 

Introduction: 

 

Remarques:

Cette question s'inscrit dans le prolongement des problématiques étudiées dans le cours sur la conscience :  Peut-on se connaître soi -même ?  Peut on répondre à la question "qui suis-je" ? 

Il est donc  préférable de commencer par lire au moins le 1er cours sur la conscience avant de passer au cours sur l'inconscient.

Le cours commence par une analyse de la question comme on pourrait le faire pour un sujet de dissertation au bac. Au lieu de commencer par "répondre" en apportant des connaissances, on procède par une analyse des termes du sujet pour s'interroger et "déconstruire" en quelque sorte la question. 

 

Analyse de la question :

 

La vie psychique désigne  "tout ce qui se passe dans notre tête".  Nous avons des pensées conscientes très claires  (ex: je veux avoir mon bac) mais aussi des idées plus floues (je veux être heureux). La pensée rationnelle, qui guide en général nos actions et nos décisions,  fait  parfois  place à des pensées  plus "bizarres" et à des choix ou réactions inattendues.  L'imagination intervient souvent en créant des d'associations d'idées ou en suggérant des idées un "peu folles".  Dans certaines situations, nous pouvons éprouver des peurs ou des angoisses alors que notre raison nous indique qu'il n'y a pas de danger objectif. Enfin lorsque nous dormons nous faisons tous des rêves parfois étranges et surprenants.

 

Ce que notre conscience enregistre et nous fait connaître ne serait-il pas alors incomplet et parcellaire ? Ne faudrait-il pas chercher ailleurs que dans la conscience ce qui pourrait donner un sens à tout ce  qui peut nous sembler illogique et que nous n'arrivons pas à expliquer ?  Prenons l'exemple d'une personne qui a une phobie:  elle ressent une peur panique dans certaine situation mais elle n'est pas capable d'expliquer pourquoi. Ses parents pourront peut être lui révéler  que lorsqu'elle était très jeune, elle a subi un traumatisme qui pourrait être à l'origine de sa peur actuelle.  Ainsi ce qu'elle a vécu et "oublié" ne serait pas effacé complètement du psychisme mais échapperait pourtant à sa conscience. La vie psychique serait dans ce cas plus large et plus étendue que ce que la conscience peut connaître directement.  

 

On peut  aussi remarquer que  formulation de la question avec le verbe "réduire" oriente la réflexion en sous entendant que la vie psychique serait plus large que la conscience.  En effet, le  fait de "réduire" est en général un défaut dans l'analyse. On dit qu'un pensée est réductrice lorsqu'elle oubli des éléments importants.

Associer la vie psychique avec la conscience serait -il réducteur en ce sens ? Mais qu'est ce qui pourrait constituer l'autre versant de la vie psychique ? Ce qui échappe à la conscience est inconscient. On peut donc en venir à l'idée que l'autre versant de la vie psychique serait l'inconscient.

Ainsi le sujet nous oriente ainsi vers la question de l'existence de l'inconscient.  L'hypothèse de l'inconscient pourrait elle nous permettre d'expliquer et de rendre compte des pensées de l'Homme de façon complète et non réductrice ?  [Note1]

 

Plusieurs questions se pose à nous  : Qu'est ce que l'inconscient ? Quel est son rôle s'il existe ?  Comment intervient-il dans "la vie psychique" ?

Mais relevons aussi un paradoxe: si l'inconscient est vraiment inconscient, comment pourrions nous le connaître ?  En d'autres termes  comment pouvons être certain de l'existence de l'inconscient ?

 

 Qu'est ce que l'inconscient ?

 

Le terme inconscient traduit d'abord la privation de conscience.  Le terme "inconscient"  est utilisé comme un attribut du sujet  pour désigner une réalité ou une personne privée de conscience. (une pierre est inconsciente). Une personne accidentée qui a perdu conscience est  qualifiée d' "inconsciente" par les secouristes lorsqu'elle ne perçoit plus rien et ne réagit pas aux stimuli extérieurs. On peut encore évoquer des habitudes qui deviennent inconscientes pour un individu comme les tics de langage.  De même, des idées ou des préjugés peuvent se diffuser de façon inconsciente dans un groupe.  Enfin une personne qui agit sans réfléchir en ne pensant pas aux conséquences de ses actes sera qualifiée également d'inconsciente.   Lorsque l'inconscient est pris comme un attribut, il est simplement privation de conscience (comme l'inconnu et le contraire du connu) et n'a pas de contenu en lui-même.  

 

 Mais l'inconscient peut être pris dans un autre sens qui n'est pas seulement la privation ou l'abolition de conscience. L'inconscient est alors envisagé comme une réalité qui a son propre contenu et que l'on peut caractériser autrement que par simple "privation"  ou "négation" de conscience.   Le terme "psychique" que l'on trouve dans le sujet fait d'ailleurs fortement échos à la thèse de Freud concernant l'existence de l'inconscient psychique. En effet, Sigmund Freud défend l'existence d'un inconscient conçu comme une force active et dynamique qui possède ses propres règles de fonctionnement. 

Le but de la psychanalyse crée par Freud est alors d'étudier et de comprendre les "lois" du fonctionnement de l'inconscient.   Ce qui se passe dans le psychisme humain serait alors tout autant animé par la conscience que par l'inconscient.  Il y aurait "une vie" de l'inconscient qui pourrait alors interférer avec la vie consciente. 

Notons au passage que pour mieux marquer la différence entre l'inconscient conçu comme privation de conscience et l'inconscient conçu comme une "entité autonome" distincte de la conscience ; on utilise parfois la distinction entre l'inconscience (privation de conscience) et l'inconscient (réalité ayant sa propre existence distincte de la conscience).

 

1/ L'inconscient avant Freud 

 

2/   L'inconscient Freudien

 

a/Naissance de l'hypothèse

 

b/ La première topique

 

c/La seconde topique

 

3/ La critique de l'hypothèse de l'inconscient

 

 

 

 

 

Note

----------------------------------------------------------------------------------------------

 [Note1] D'autres pistes de réflexions peuvent intervenir sur ce sujet, nous avons décidé de ne pas les exploiter car elles orientent la réflexion "hors du  nouveau programme" vers les questions la matière et l'esprit par exemple. 

On peut aussi supposer qu'il existe d'autres éléments" qui peuvent expliquer la vie psychique à commencer par le cerveau lui-même et par extension le corps. Dans ce cas la vie psychique pourrait être comprise comme le prolongement de la vie biologique.  Mais les pensées sont aussi liées aux interactions avec autrui et avec la société. Ainsi un autre élément déterminant peut se trouver dans la vie sociale. Enfin il existe pour les partisans du dualisme il existe une différence fondamentale entre la pensée et le corps.  Un corps composé de matière ne pouvant pas penser il faudrait admettre l'existence d'un esprit pour que la vie psychique puisse apparaître et se développer.

 


Pour aller plus loin  :


     FREUD   CINQ LECONS SUR LA PSYCHANALYSE


Une question ? Un commentaire ? Envoyez-nous un message.

Note : veuillez remplir les champs marqués d'un *.