1.                                       Le travail permet-il d’échapper à la mort ?

 

  •     Voilà une question qui parait absurde quand on sait que la finitude humaine fait de la mort biologique une nécessité incontournable. Toutefois, on dit aussi que le travail permet de "gagner sa vie" ou encore que certaines personnes se "tuent à la tâche". Il est donc légitime de s’interroger sur les rapports entre le travail et la vie.  Le travail permet-il de perpétuer la vie et de repousser l'échéance de la mort ou bien au contraire précipite-t-il l'Homme à sa perte ?
  •   Cette question permet également de s'interroger sur la signification du terme "vivre".   La vie se rapporte aux fonctions biologiques du corps mais il existe cependant d’autres aspects de la vie pour l'Homme :  une vie sociale, une vie de l’esprit par exemple.      Quels sont alors les liens entre le travail et ces différents aspects de l’existence humaine ? 

                                                                                              

  •    Enfin, on peut réfléchir sur la "qualité de vie" et établir une différence entre vivre et bien vivre comme le fait Aristote. Quel rôle joue alors le travail dans le fait de "bien vivre" ou en d'autres termes quel rôle joue-t-il dans la réalisation du bonheur et dans l'accomplissement de soi ?                         
  • Est-ce dans le travail que l'Homme peut accomplir son humanité ou bien au contraire le travail déshumanise-t-il l'Homme en l'aliénant à un système social et économique ?  
  • Un paradoxe peut être souligné vis-à-vis du travail :   de nos jours, il est fortement valorisé dans notre société (et cela depuis le 18ème siècle) or le travail reste bien souvent ressenti comme une contrainte, un fardeau dont on voudrait être délivré. En effet le travail semble rarement recherché pour lui-même (comme une fin, un but) mais uniquement pour ce qu'il apporte (un salaire, un statut social...), il n'est alors au mieux qu'un moyen dont on aimerait pouvoir se passer. 
  •   En effet, le travail implique des efforts, c'est un labeur qui fatigue et fait souffrir l'Homme au point qu'il devient parfois une véritable torture physique ou morale.  Ce lien entre le travail et la souffrance apparait déjà dans l'étymologie du mot : le terme travail vient du  latin:  tripalium qui désignait dans l'antiquité un instrument de torture.
  •  C'est aussi sous l'angle de la punition que le travail est présenté dans la religion chrétienne. Adam et Eve sont chassés du jardin d'Eden après avoir désobéi à Dieu et le châtiment réservé à l'Homme consistera à devoir désormais : "gagner son pain à la sueur de son front".
  •       Comment expliquer alors la valorisation du travail ? Pourquoi faire l'éloge de ce qui semble faire souffrir ou accabler l'Homme ? Pourrait-on trouver derrière la souffrance et la fatigue occasionnés par le travail une réalité plus positive, celle d’un progrès pour l’Homme et la société ? Ou bien faut-il voir ici une forme de mensonge : les discours à la gloire du travail ne seraient-il pas tenus par ceux qui profitent du travail des autres ?

 

                                                I/ L'utilité du travail pour la vie

  1/ Travail et satisfaction des besoins : 

·         Le travail se présente d'abord comme une nécessité pour vivre ou pour survivre. Le besoin alimentaire par exemple rend nécessaire la production de nourriture.  En effet, la nature ne donne pas directement à l'Homme les ressources nécessaires pour satisfaire ses besoins.   Le travail est de ce point de vue l'activité par laquelle l'Homme transforme la nature pour satisfaire ses besoins.   La cueillette, la chasse puis l’agriculture montrent à quel point la survie de l’Homme dépend de son travail.   De manière allégorique la fable de la Fontaine, la cigale et la fourmi souligne l'importance du travail.

·         Bien sûr, le travail de nos jours n’est plus seulement lié à une transformation de la nature mais le dénominateur commun de toutes les activités qu'on associe au travail se rattache de façon plus ou moins directe à la satisfaction des besoins. 

·         Ceci explique pourquoi le travail dans notre société est généralement assimilé à l’emploi, c’est-à-dire une activité rémunérée qui permet d’obtenir un salaire en échange de la production de biens ou de la réalisation de services.  (Ainsi  un sportif, un artiste, un « gamer »  deviennent des professionnels quand ils arrivent à gagner leurs vies en exerçant cette activité).

·         En prenant en compte ces différentes caractéristiques, on pourrait définir le travail de façon générale comme étant l’activité par laquelle l’Homme produit ses moyens de subsistance. 

 

              2 Travail et vie sociale :

·          Si le travail engage un rapport entre l'Homme et la nature comme le souligne Marx, il faut aussi prendre en compte la dimension sociale du travail :   le travail est l’une des sources principales des échanges dans la société.

En effet, très tôt dans l’organisation des sociétés, une division des métiers  est mise en place selon les âges, les aptitudes.  Dans un groupe social par exemple, les hommes dans la force de l'âge peuvent partir à la chasse tandis que les ainés confectionnent les outils et les vêtements.  Cette organisation rend le travail plus efficace, plus productif comme le souligne Platon dans son œuvre La République: 

«  Par conséquent on produit toutes choses en plus grand nombre, mieux et plus facilement, lorsque chacun, selon ses aptitudes et dans le temps convenable, se livre à un seul travail étant dispensé de tous les autres ». PLATON

 

·         Cette première division du travail en différents métiers a une conséquence importante : chaque personne ne produit pas tout ce dont elle a besoin,  cela impose donc  d’établir des échanges à l’intérieur des groupes sociaux.

 Or, plus les échanges sont nombreux et plus la vie sociale s’intensifie.  Notons que les échanges économiques s’effectuent d’abord avec le troc puis par l’intermédiaire de la monnaie qui facilite les transactions. De plus, dans les premières sociétés les échanges économiques ne sont être séparés d’échanges sociaux  et symboliques beaucoup plus large que le simple échange de marchandises comme le montre Mauss dans son Essai sur le don.

3/ Travail et vie de l’esprit : 

·           Le travail apporte de profondes transformations au niveau social, mais il est également important pour le développement des capacités humaines. Ainsi Kant soutient que le travail est bénéfique pour les Hommes car cette activité leur permet de développer toutes leurs aptitudes et leurs talents qui resteraient sans cela inexploités.  Cela est particulièrement le cas des aptitudes intellectuelles. C’est pourquoi Kant recommande qu’on apprenne très tôt aux enfants le sens du travail qu’il oppose au jeu.  Le travail est ici associé à un effort qui permet les progrès :

                                              TEXTE DE KANT  

L’homme doit être occupé de telle manière qu’il soit rempli par le but qu’il a devant les yeux, si bien qu’il ne se sente plus lui-même et que le meilleur repos soit pour lui celui qui suit le travail. Ainsi l’enfant doit être habitué à travailler. Et où donc le penchant au travail doit-il être cultivé, si ce n’est à l’école ? L’école est une culture par contrainte. Il est extrêmement mauvais d’habituer l’enfant à tout regarder comme un jeu. Il doit avoir du temps pour ses récréations, mais il doit aussi y avoir pour lui un temps où il travaille. Et si l’enfant ne voit pas d’abord à quoi sert cette contrainte, il s’avisera plus tard de sa grande utilité.                 Emmanuel KANT, Réflexions sur l’éducation

 

·         4/ Travail et vie heureuse : 

Outre les progrès dans la qualité de vie et le développement des échanges sociaux, le travail peut être interprété comme une des clés du bonheur à condition que l’activité que l’on exerce permette de s’épanouir et corresponde à une vocation. Certes le travail reste toujours différent du jeu ou du loisir mais il est moins vécu comme une contrainte lorsqu’il correspond à ce que l’on aime faire. Exercer un métier avec passion est la meilleure façon d'être heureux.  Cette satisfaction est encore plus importante lorsque le travail donne à l’individu une reconnaissance sociale qui lui permet de se sentir valorisé.

·          Dans le meilleur des cas, le travail pourrait contribuer à produire une œuvre qui confère à l’individu une postérité qui immortalise en quelque sorte sa vie. Nous nous rappelons encore aujourd’hui des travaux des grands savants par exemple dont les découvertes ont eu une importance décisive sur l’humanité ou encore les œuvres des grands artistes.  Ces œuvres permettent dans une certaine mesure de s'immortaliser dans la mémoire de l'humanité.

 

 

 E / Travail et salut de l’âme

·           Dans le Christianisme, le travail est valorisé. Certes le travail est d'abord considéré comme une punition mais c’en même temps un moyen de se racheter.  Celui qui parvient par son travail à faire fructifier les dons qu’il a reçu sera récompensé.  

·         Cette idée est mise en avant dans l’œuvre du sociologue Max Weber, l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, le travail est considéré par les Protestants comme le moyen de sauver son âme de la mort éternelle. L’oisiveté est alors considérée  comme un péché car le rôle de l’Homme sur Terre consiste à mettre en valeur et à faire fructifier les dons accordés à l'Homme par Dieu.

·         Associée à un genre de vie frugale et austère, cette conception du travail aurait permis une accumulation de richesses importante qui est le point de départ du monde capitaliste (au contraire, certains peuples ne produisent que ce qu’ils consomment refusant le surplus et l’accumulation des richesses comme le montre Mauss dans son Essai sur le don).

Bilan

On constate que c’est par l’intermédiaire du travail que les Hommes peuvent satisfaire leurs besoins mais on découvre aussi qu’il permet de développer les compétences et les capacités de l’Homme, d’établir des liens sociaux. C’est à ce titre qu’il devient alors spécifiquement humain. Les efforts et sacrifices qu’il exige pourraient alors être compensés par les  progrès qu’il apporte pour les individus et la société.

Ainsi dès qu’on le considère comme un facteur de progrès, le travail se trouve valorisé. Historiquement c’est à partir du 18ème siècle que le travail est mis en valeur ce qui n’était pas le cas ni dans l’Antiquité (le travail étant réservé à l’esclave) ni dans la société d’ancien régime (dans laquelle les nobles ne doivent pas travailler). Ainsi l’économiste Adam Smith (1723-1790) met en valeur le travail car il le considère comme l’un des facteurs principaux de la richesse des nations, pour Voltaire (1694-1778) également le travail est essentiel pour l’Homme car il « éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ».

 

  Cependant cette valorisation n’est-elle pas excessive voire mensongère ? 

 

                                                  II  / L’hostilité du travail avec la vie :

1.      Le travail, « un mort lente »

            

         Marx (1818-1832) est l’un des premiers à dénoncer les discours à la gloire du travail. Son analyse se fonde sur les conditions historiques du travail celles-ci lui apparaissent nuisibles aux Hommes et à la vie.  Esclavage, servage, salariat constituent les grandes formes d'organisation du travail avec pour point commun d'exploiter les forces de l’Homme, d’entraver sa liberté.  De façon générale le travail prend la forme de l’exploitation.    Marx écrit :  « Le travail c’est l’exploitation de l’Homme par l’Homme »   Dans ces conditions, le travail conduit l’Homme à l’épuisement des forces vitales, c’est une mort lente, « à petit feu ».

 

L’esclavage est la forme la plus visible de l’exploitation.  Dans l’Antiquité, lorsqu’un ennemi était vaincu, celui-ci avait le « choix » entre être tué où devenir esclave, l’alternative résidait alors entre une mort immédiate et une mort lente par épuisement et mauvais traitements.   On pourrait prendre en compte également le commerce triangulaire et la traite des esclaves déportés d’Afrique. 

Le servage est le mode d’exploitation du moyen âge en Europe, les seigneurs possèdent les terres sur lesquelles travaillent les paysans, les serfs. Ces derniers doivent s’acquitter de lourds impôts sous peine de représailles ce qui accentue la pauvreté et les famines.

Enfin le salariat, qui se met en place avec la révolution industrielle (19ème siècle), prolonge l’exploitation mais sous une forme moins visible. Ce système se fonde sur le mensonge. Le mensonge consiste à faire croire au salarié qu'il est libre. En effet, l’ouvrier signe un contrat de travail et accepte de recevoir un salaire en contre partie de ses services. Il peut quitter son travail, il n'est pas esclave. Mais en réalité, la situation est plus complexe.   Les conditions sociales contraignent les plus démunis à accepter n'importe quel travail pour survivre. Le fort taux de chômage de cette période associé à l’absence d'aide sociale contraint les ouvriers à accepter des salaires misérables et des conditions de travail épouvantables pour ne pas mourir de faim.

 

Dans le système capitaliste, le travail est exploité car le travail produit une richesse qui, globalement, ne revient pas au travailleur lui-même mais à celui qui l’emploie.   En effet, dans le mode de production, les outils de productions (usines, machines) ainsi que les matières premières appartiennent à des capitaux privés. L’ouvrier ne possède  que sa force de travail qu'il offre en échange d’un salaire. La logique du profit consiste alors à acheter cette force de travail au plus bas coup possible pour en tirer un maximum de rentabilité.  (On peut prendre de nos jours l'exemple des entreprises qui font travailler des enfants dans les pays pauvres pour réduire leurs coûts de production).

 

Ainsi d’après les calculs de Marx, un ouvrier à son époque passe la moitié de son temps à enrichir les détenteurs du capital.  Sur une journée de 12 heures de travail, il passe 6 heures à enrichir le patron (l’autre moitié du temps suffit d'après Marx à amortir les coûts du travail et de la production).   Marx nomme « surtravail » ce temps passé à enrichir "le patron" (ou les détenteurs du Capital, ceux qu'on nomme de nos jours les actionnaires). 

  

L'exploitation du travail dénature le sens du travail et épuise l'Homme autant sur le plan physique que moral. L'œuvre de Zola Germinal illustre parfaitement cette exploitation en décrivant de façon les conditions de travail dans les mines de charbon.

 

2/ La déshumanisation du travail :

 

 Cette exploitation du travail es rendue possible par une révolution technique, le machinisme industriel avec lequel se met en place une nouvelle organisation du travail :  la division du travail en gestes simples accroit la productivité, c’est le travail à la chaine  illustré par une célèbre séquence du Film de Charlie Chaplin les temps modernes.  Le travail n’est plus synonyme de savoir-faire, de métier mais se réduit à de simples gestes répétitifs      Le travail se transforme en activité répétitive nuisible pour le corps et l’esprit. Les douleurs physiques et l’ennui dominent. La vraie vie commence alors quand cesse le travail. Le temps de travail est vécu comme du temps mort, comme un temps perdu que l’on sacrifie pour assurer sa survie. On perd sa vie pour la gagner.  

 

La division entre la conception et l’exécution des taches, l’opposition entre le travail manuel et intellectuel qui refuse aux exécutants le droit de penser à leur travail accentue la déshumanisation du travail.

 

           3/ Travail et aliénation

 

De nos jours, le travail à la chaine est largement abandonné mais de nouvelles formes d’organisation du travail et de management prolongent l’aliénation de l’Homme. Un travail est aliénant quand il prive l’Homme de l’une de ses caractéristiques essentielles     comme la possibilité de penser ou bien sa liberté.   Le travail empêche alors « d’être lui-même », il le prive « d’une vie vraiment humaine » en faisant de l’individu un automate qui n’a plus la maitrise de son travail. Un documentaire sur les nouveaux modes de management, le « lean management » illustre cette nouvelle forme d’aliénation.

4/ Travail et vie politique

Si le travail permet les échanges économiques, il peut aussi nuire à la vie politique de la société.  Nietzsche accuse ainsi les dirigeants des Etats de se servir du travail pour affaiblir toutes formes de mobilisation, de revendication ou de contestation. Le travail, « c’est la meilleure des polices » écrit-il en ce sens. En effet l’Homme épuisé par ses journées de travail n’a plus d’autres envie que de dormir, de se reposer, il n’a plus d’énergie pour lutter contre un système politique qui peut ainsi l’assujettir plus facilement.  

 

 Bilan-transition 

·         Ce constat négatif concernant le travail doit-il conduire à vouloir absolument le fuir pour vivre vraiment ?   Mais peut-on imaginer une société sans travail ? Faut-il souhaiter « la mort du travail » pour que les hommes puissent vivre vraiment? Le progrès technique permettrait-il de réaliser cette utopie ?

  

III Les progrès des conditions de travail :

 

·         Comment améliorer les conditions de travail pour le rendre compatible avec une existence vraiment humaine ? 

1) La lutte pour les droits

 

·         Les améliorations des conditions de travail sont en grande partie liées aux luttes politiques des 19ème et 20ème siècles en Europe; ces combats ont contribué à améliorer les droits  des travailleurs. La naissance des syndicats, le droit de grève, la mise en place d’allocations et de protections sociales. Les congés payés, la réduction du temps de travail, l’établissement d’un salaire minimum sont des étapes clés dans la diminution des contraintes qui pèsent sur le travail.  Ces progrès sont liés à des combats syndicaux et politiques.

 

        2) Le rôle du progrès techniques 

 

·         L’autre facteur qui a largement contribué à améliorer les conditions de travail est le progrès technique. Mais celui-ci a des conséquences également ambiguës.  La robotisation par exemple libère l’Homme des travaux répétitif et l’utilisation de machines –outils diminue les contraintes physiques. Cependant ce progrès a également pour conséquences de supprimer les postes les moins qualifiés.   

Pour Hannah Arendt le risque est alors d'aboutir à : « une société de travailleur sans travail », les masses en perte de repères et d’identité pourraient alors être manipulées à des fins politiques.  Cependant d’autres économistes comme Schumpeter sont plus nuancés sur le progrès technique évoquant une destruction créatrice, le progrès technique détruit des emplois pour en créer de nouveaux (mais ce sont souvent des emplois plus qualifiés qui exigent donc plus de temps de formation).

 Les progrès techniques améliorent-ils alors vraiment les conditions de travail ? Le stress et la compétition ne sont-ils pas renforcés par ces progrès qui permettent de mesurer sans cesse la productivité de chaque salarié ?

 

 Conclusion

 

·          « Le travail est la meilleure et la pire des choses » écrivait le penseur Alain. Il peut permettre à l’Homme non seulement de vivre en lui permettant de satisfaire ses besoins mais également de bien vivre en lui apportant la joie de développer ses aptitudes, ses talents et se sentir utile aux autres. Liberté et bonheur pourraient alors récompenser les efforts du travail. Le travail développe aussi la vie sociale avec les échanges et dans une perspective religieuse, il peut aussi être interprété comme la condition du salut de l’âme.

 

·         Cependant, on constate aussi que le travail peut devenir une forme d’exploitation et d’aliénation ; c’est une mort prématurée qui attend alors l’Homme. Les conditions historiques du travail ont été la plupart du temps négatives comme le souligne Marx.  

 

·         Le progrès des conditions de travail devient alors un enjeu essentiel de cette question. 


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