HLP – Histoire et violence

 

Carte mentale de la violence:

 

- Définition :  usage excessif ou abusif de la force

- Formes de violence : physique, psychologique, sociale, symbolique, institutionnelle

- Origines : nature humaine ? société ?  

- Conséquences : destruction, souffrance,   déshumanisation, transformation sociale

- Légitimité : violence défensive ? révolutionnaire ? injustifiable ?

 

Introduction

Au XXe siècle, les violences ont pris des formes nouvelles, souvent disproportionnées par rapport à celles du passé. Ce siècle a été marqué par des guerres mondiales, des révolutions civiles et des génocides. Face à ces excès, on peut s’interroger sur le phénomène de la violence :  

Problématique : Comment comprendre la violence ? Quelles sont ses origines, ses conséquences et peut-elle être légitime ?

 

Partie I – L’origine de la violence

A. Rousseau : une violence qui naît avec la société

Texte étudié : Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)

Idée centrale : L’homme à l’état de nature est paisible, solitaire, et sans désirs artificiels. Il ne cherche que ce qui est nécessaire à sa survie.

« L’homme sauvage, quand il a dîné, est en paix avec toute la nature, et l’ami de tous ses semblables. »

Analyse :

- L’homme naturel n’a pas de raison de se battre : peu de besoins, pas de propriété.

- Il n’a pas encore développé l’orgueil, le désir de reconnaissance, ni l’envie.

- Ce sont les relations sociales, la vie en société qui font naître la compétition, la jalousie, et donc la violence.

Citation clé : « Ce qu’il y a de plus singulier, c’est que moins les besoins sont naturels et pressants, plus les passions augmentent».

 

 La violence n’est pas naturelle, mais sociale. Elle résulte de la société, qui fait naître des désirs non nécessaires et des rapports de domination.

 

B. Freud : la violence comme une pulsion inscrite dans l’homme

 

A l’opposé Freud considère la violence comme « ancrée » dans la nature humaine , dans des pulsions largement inconscientes. 

Texte étudié : Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1930)

Idée centrale : Contrairement à Rousseau, Freud considère que l’homme possède en lui-même une agressivité fondamentale.    « Homo homini lupus » : l’homme est un loup pour l’homme.

Analyse :

- L’homme est mû par des pulsions de mort et d’agression, qu’il cherche à satisfaire aux dépens de ses semblables. - L’homme humilie, utilise, exploite, tue pour satisfaire ses pulsions.

 

- Cette agressivité peut être inhibée par la civilisation, mais réapparaît dès que les forces morales s’affaiblissent. (crises sociales, guerres).

 

 

Conclusion : La violence est présente en nous. La culture essaie de la canaliser, mais elle peut toujours ressurgir.

 

Bilan– Pour éviter toutes visions manichéennes, on pourrait indiquer que l’agressivité est naturelle mais qu’elle peut être renforcée ou diminuée par la société.

 

Partie II – Les conséquences de la violence

A. Une déshumanisation de l’homme

- La violence extrême fait disparaître les barrières morales : l’homme devient bête sauvage.

- Dans les conflits modernes : banalisation du mal, perte de la sensibilité morale, désintégration des repères humains.

 

B. Une société brisée ou transformée

- Traumatismes collectifs : génocides, crimes contre l’humanité

- Peut engendrer  la peur, la  méfiance…-

- Traumatismes.

 

 Mais  la violence peut aussi apporter une prise de conscience, des transformations sociales.

 

Partie III – La légitimité de la violence

A. La violence défensive et la résistance à l’oppression

- Légitime défense, résistance (ex. Fanon : le  colonisé n’a pas d’autre choix que la violence ?).

 

B. Les limites et les dangers d’une violence justifiée

- Risque de cycle de représailles.

- La violence peut corrompre ceux qui l’exercent.

- Hannah Arendt : « Là où la violence devient une fin en soi, elle détruit la politique. »

Conclusion générale du cours

 

La violence  doit donc être analysée dans ses origines, ses effets, et ses usages, sans jamais perdre de vue le risque qu’elle fasse de l’homme un ennemi de lui-même.

 

Prolongement :   Expliquer la violence est-ce la justifier ?